“Toc, toc, toc… Sale manie du soir, j’me pétrifie devant le miroir. Un pâle exutoire où je putréfie ma folie noir”

 

Sale manie du soir,  j’me pétrifie devant le miroir.

Un pâle exutoire où je putréfie ma folie noire. Une vague de stress me désarme. En détresse j’saisi mes armes.

Des lames de rasoir à portée, des larmes dérisoires par nuée.

J’aspire à la perfection, j’suis insatiable.

Je traque l’imperfection, je suis implacable.

Un sens du touché outragé.

Une essence telle un étranger.

Sous le regard des gens, j’me sens à découvert.

Sous la peur du jugement, je rejoins mon sanctuaire.

J’contrôle pas le démon qui est en moi. Il a pris le contrôle une nouvelle fois.

Mes doigts effleurent ma peau; non pas pour la caresser, non pas pour la protéger mais pour la libérer.

La libérer des vices qui me plongent dans les abysses. J’en subis les sévices à travers chaque cicatrice.

Une impureté minime prend une ampleur grotesque. La peau en scène de crime, je suis pittoresque.

A chaque contact, je manque de tact.

Je suis patraque, je me détraque.

Inconsciemment j’entre dans une danse, j’suis en transe.

J’sombre pas à pas dans la démence, délivrance.

Ce temps d’aliénation semble en suspension, de tout ce qui m’entoure j’fais abstraction.

Une goutte de sang m’extirpe de mon subconscient.

L’temps d’un instant, mes actes sont de bon escient.

De ma folie, je suis le disciple.

J’l’ai assouvie, mon envie s’dissipe.

La peau et les maux sont à vifs, mes agissements sont abrasifs.

Les répercussions sont manifestes, je me fuis comme la peste. Mes contusions ont un goût indigeste, l’envie part le mal reste.

En totale rédemption, je me demande pardon. De cette occupation, j’voudrai la résorption.

Quand je suis clairvoyante, la suite est atterrante.

Une fois que mes plaies sont aseptisées c’est comme un mal qu’on a exorcisé.

De ma propre sanction, j’tire aucune leçon.

Le maquillage est un camouflage pour dissimuler tous mes ravages.

La moindre piètre friction sur mon visage a la sensation d’un sabotage.

Pendant le temps de cicatrisation, je serai comme une image. Puis de mon âme s’emparera le démon et reviendra à la charge.

Toc toc toc…

 

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