“J’ai commencé à reporter ma derma sur mon copain… Il pensait même que j’aimais plus ses boutons que je ne l’aimais lui…”

D’autant que je me souvienne, j’ai toujours été atteinte de dermatillomanie. Depuis toute petite.

J’ai commencé par arracher la peau des lèvres et du bout des doigts, à chaque fois que j’étais stressée. Les autres me trouvaient bizarre et ne comprenaient pas pourquoi je triturais tout le temps mes mains, on me posait des questions et ça me gênait sans trop savoir pourquoi.

Arriver à la puberté tout s’est aggravé avec l’acné, les cicatrices, la pression pour avoir une peau belle et parfaite, et surtout le stress causé par tout ces soucis d’ados et les problèmes à la maison. Je me suis concentrée sur mon visage durant tout le collège, la moindre imperfection, la moindre petite bosse, bouton ou pas, devait disparaître. Ma peau s’est retrouvée pincée, tiraillée, maltraîtée, et aujourd’hui j’ai encore beaucoup de rougeurs qui je sais, ne partiront pas. Je n’avais vraiment pas conscience que quelque chose clochait jusqu’à il y’a environ deux ans. Entre temps tout s’est aggravé, aujourd’hui m

Entre temps tout s’est aggravé, aujourd’hui mes bras, mes jambes, ma poitrine, et même mon pubis, sont les parties de mon corps les plus touchées. Pour dire, j’ai une pince à épiler à côté de mon lit, et dès que je vois un poil incarné, ou quelque chose qui ne me plaît pas, je gratte à sang pour m’en débarrasser, revenant à la charge plusieurs jours d’affilés. L’été et surtout les plages sont devenus des ennemis car c’est là où tout le monde peut voir mes cicatrices.

Mon trouble s’est tellement développé que j’ai commencé à le reporter sur mon entourage, mon ancien copain tout d’abord, et mon copain actuel qui a su mettre des limites malgré toute la frustration que cela pouvait générer en moi. Je sais que la colère générée par son refus n’est pas légitime, mais elle reste pourtant là.

Chez mon ex, je cherchais comme sur moi, la moindre imperfection, tous les soirs je demandais si je pouvais regarder son dos. Ça a durer plusieurs mois, mais à chaque fois sa patience était mise à rude épreuve par mon insistance et mon incapacité à contrôler cette pulsion. À tel point qu’il m’a avoué un jour, penser que j’aimais plus ses boutons que je ne l’aimais lui. C’était faux bien sûr, mais entendre ça à été douloureux car je ne pouvais vraiment pas contrôler ce que je faisais.

Aujourd’hui je suis pleinement consciente de ma dermatillomanie, je n’arrive toujours pas à la contrôler mais je sais que se rendre compte qu’elle est là est déjà un premier pas. J’ai réussi à en identifier la cause, et je commence doucement à en parler à mon entourage.

J’espère bientôt pouvoir trouver un professionnel pour m’aider sur ce chemin. J’ai bon espoir pour la suite 🙂

 

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