“J’ai été victime d’abus sexuels de la part du mari de ma nourrice vers l’âge de 3-4 ans. La derma a envahi ma vie depuis… sur le visage principalement, mais aussi la poitrine et le pubis”

Des anonymes m’ont envoyé leur témoignage, leur histoire, des bouts de vie qu’ils ont partagés avec la dermatillomanie. Plongée intime dans les origines de leur mal-être et la manière dont ce trouble s’est développé en eux….

Bonjour à tous,

J’ai 35 ans et je souffre de ce trouble depuis l’âge de 13 ans (apparu lors de mes premières règles qui m’ont véritablement paniquées parce que personne ne m’avait expliqué à l’époque que c’était normal, j’ai donc cru que je le vidais de mon sang et que j’allais mourir 😬), l’acné à été le déclencheur des 1ers grattages/gestion des angoisses. Je suis tous les posts et commentaires sur la dermatillomanie depuis longtemps mais jamais eu le courage de poster.

Aujourd’hui j’en ressens le besoin parce que je vois passer des témoignages bouleversants qui me renvoient à ma propre histoire. J’ai été victime d’abus sexuels de la part du mari de ma nourrice vers l’âge de 3-4 ans, ce qui est très perturbant car ce sont les 1ers souvenirs que j’ai de mon enfance. Je pense qu’à l’époque je n’ai pas réellement compris ce qui se passait pendant ces « siestes » dans le lit de ma nourrice.

Je pense que pendant ces abus répétés mon esprit et mon corps ce sont dissociés. J’ai des souvenirs en morceaux d’images et de sons du poste de télévision, des phrases « ce sera notre petit secret, tu es gentille… » La derma a envahi ma vie depuis, le visage principalement et aussi la poitrine et le pubis.

À 16 ans j’ai décidé d’ écrire une lettre à mes parents qui me reprochaient de me défigurer, dans laquelle j’ai Parlé des abus, ils ne m’ont pas crue, la lettre a été déchirée puis jeté, aujourd’hui ils sont encore dans le déni. Malgré une thérapie familiale après la naissance de la fille ou la derma est revenue plus forte encore.

Ma mère a dit : « si c’était vrai, pourquoi tu n’as rien dit? Pourquoi tu n’as rien fait? Peut-être qu’il y a eu d’autres enfants victimes, tu te rends compte?? »

Ça m’a effondrée, depuis le lien avec les parents se résume à qq échanges cordiaux car malgré ça je ne veux pas les priver de voir leurs petits enfants (j’ai 2 enfants aujourd’hui). Je voulais vous dire à toutes de garder espoir, de penser à vous, de rompre les liens toxiques, de prendre votre courage à 2 mains et de parler aux psys, aux policiers si besoin de ce qui a pu vous arriver c’est important.

Les tabous et non-dits empirent le trouble. Je vous écris après une rechute assez importante il y a qq semaines, ma peau va mieux, le moral moyen. Mais : sachez qu’il peut y avoir de belles périodes de rémissions si vous apprenez à te ce que vous ressentez et à couper les liens toxiques ou de dépendance. Ma période de rémission la plus importante a duré 2 ans (après être devenue maman pour la 2e fois).

Tout est possible, la derma on ne peut pas toujours la contrôler je sais bien, mais nous sommes responsables de nos actes, paroles et pensées qui peuvent nous aider à devenir plus honnêtes avec nous mêmes et moins sous l’emprise de ce trouble, mais aussi du regard des autres. Je voudrai rajouter que « peut-être » dans certaines situations la dermatillomanie m’a permis d’éviter des situations stressantes , des relations toxiques ou encore de passer à l’acte. C’est à dire que ce trouble a aussi des bénéfices secondaires qui vous ont, sans que vous le sachiez, permis de vous replier sur vous même, d’être seules MAIS d’être en sécurité.

Ne soyez pas trop dures avec vous mêmes mais tentez d’être le plus honnête possible avec ce que vous vivez et si vous vous sentez mal, stressée, paniquée, acceptez ces émotions, mettez vous en sécurité, ne culpabilisez pas pour vos rechutes c le chemin de la guérison!!!!

 

♥️ Témoignage à retrouver sur Instagram @peau.ssible

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