Petit extrait de mon livre en cours d’écriture (sur mon histoire avec la dermatillomanie) à propos de ce moment si dur qu’est « l’après-crise ».

Cela vous parle-t-il ?

« L’après-crise est le moment le plus difficile à vivre. Un véritable sursis. J’attends. 

J’attends que ma peau se répare. Passe par ses différentes “phases” que je connais par coeur. La croûte sur les plaies. La peau rouge mais lisse qui laisse place à une fine “peau de serpent” au fil des jours. Elle me fait de la peine et je me surprends même à la plaindre. “Ma pauvre peau”.

Et en attendant, tout est gris. La vie a moins de saveur. Je sais que durant plusieurs jours je vais ressentir, aimer à moitié. Et je déteste au plus haut point ce sentiment. L’attente est si longue, frustrante et agaçante, et mon impatience si grande. 

Je peux même passer des journées entières enfermée, à observer l’évolution de ma “cicatrisation” heure par heure, dans le miroir.

Je n’arrive pas à m’en extraire, à passer au-dessus, à vivre “quand même”, à sortir “avec”. Accaparée par mes problèmes je ne serais ni heureuse, ni de bonne compagnie, ni capable de savourer le moment présent.

S’il m’arrivait tout de même de sortir après une crise, j’étais obnubilée par mes interprétations, persuadées que les gens autour de moi ne voyaient que les défauts de ma peau. Mes yeux, eux, se nourrissaient des peaux parfaites des différentes personnes présentes, se promettant que bientôt “je serais comme ça aussi”.

Impossible dès lors de profiter pleinement de ces moments…

Je vis alors “entre parenthèses”, enfermée, isolée, en comptant avec tristesse le temps perdu à ne pas vivre. Je me promettais alors de vivre encore plus intensément, après, pour rattraper.

J’apprendrai plus tard comment me détacher de ce reflet. Comment ne plus être tant impactée par ma seule apparence, en découvrant que j’avais aussi de la valeur ailleurs.

Mais pour l’instant, ce n’est juste pas possible.

La dermatillomanie est ma prison et ma peau les barreaux. »

Ces périodes sont difficiles à vivre mais il est important de ne pas culpabiliser, d’en profiter pour faire autre chose, pour se faire du bien, et pour analyser ce qu’il s’est passé et ce que l’on pourrait faire différemment la prochaine fois.

On rebondit toujours et en ressort plus fort !

 

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